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Quand les jeux vidéo aident à soigner !

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Les jeux vidéo rendent bêtes. Ils sont mauvais pour la santé, font perdre le sens de la réalité, rendent violents… Souvent taxée des pires méfaits, il semble pourtant que la pratique d’un « serious game » (jeu sérieux) ou d’un « exergame » (jeu d’entraînement) peut aussi avoir du bon, notamment en ce qui concerne les personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson !

Des précédents dans d’autres domaines

L’utilisation des jeux vidéo, et notamment des « serious games » qui ne visent pas seulement à divertir mais aussi à informer, éduquer, s’entraîner, n’est pas nouvelle dans le domaine de la santé. Ils sont déjà adoptés pour traiter certaines phobies ou comme mode de rééducation après un accident vasculaire cérébral. Les jeux vidéo d’entraînement, que l’on nomme « exergames », ont également démontré leur efficacité en améliorant les capacités physiques ou cognitives chez des sujets âgés. Ils rendent notamment meilleure la marche, l’équilibre, l’attention, la mémoire et les capacités visuo-spatiales des malades, avec un impact positif sur l’humeur tout en favorisant les interactions sociales…

Un effet réel sur le cerveau

En comparant le scanner cérébral d’un joueur avant et après l’utilisation de ce type de jeux vidéo, des chercheurs ont observé une augmentation de la matière grise dans le cortex cérébral, l’hippocampe et le cervelet. Ces évolutions permettraient une plus grande aisance à se repérer dans l’espace en jonglant plus facilement entre vue subjective et objective, une meilleure coordination entre perception et action, une plus grande rapidité et précision dans l’exécution des tâches de motricité fine.

Des serious games et exergames au service des malades

Aux côtés des jeux vidéo de stimulation que l’on trouve dans le commerce (Wii fit, Lumosity…), des équipes de cliniciens en ont développé d’autres spécifiques (X-Torp, TOAP Run, MINWii…) pour lutter contre la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et autres pathologies assimilées. Les résultats semblent encourageants et un panel d’experts internationaux ont même publié des consignes concernant la pratique de ces jeux : préférer une utilisation accompagnée par un aidant (si possible habitué au jeu) plutôt que seul et jouer à une fréquence moyenne de 2 à 4 fois par semaine.

Quand les jeux vidéo aident à soigner !

Le jeu X-Torp dédié à la maladie d’Alzheimer

Ce jeu a pour objectif de lutter contre la maladie d’Alzheimer au stade léger, mais aussi d’en mesurer l’évolution. Il a été mis au point par des médecins de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM) et de l’Institut Claude-Pompidou. Il s’agit d’un jeu vidéo de bataille navale multi-joueurs qui stimule les capacités cognitives grâce à des exercices ludiques. Il favorise également l’activité physique et le maintien du lien social grâce à l’interaction joueur-joueur et joueur-thérapeute. X-Torp a récemment fait l’objet d’un test concluant au sein du CHU de Nice.

TOAP Run au service de la maladie de Parkinson

Le jeu vidéo thérapeutique TOAP Run intéresse spécialement les personnes atteintes de la maladie de Parkinson en traitant les troubles de la marche et de l’équilibre. Le jeu consiste à récolter des items sur sa route et à éviter des obstacles. Pour varier dans les mouvements à effectuer, le joueur se trouve sur un wagon dans une mine, sur un surf en mer, ou bien dans une prairie… Le jeu a donné lieu à des tests cliniques au sein de l’ICM/Hôpital Pitié-Salpêtrière, dont les premiers résultats sont attendus prochainement !

Sources : Frontiers in Aging Neuroscience, Journal of Alzheimer’s Disease, Hitek.

article en synthèseCet article en synthèse
. La pratique des jeux vidéo « serious game » (jeu sérieux) et « exergame » (jeu d’entrainement) ont un effet bénéfique sur les maladies neurodégénératives.
. Ces jeux améliorent la marche, l’équilibre, l’attention, la mémoire et les capacités visuo-spatiales des malades.
. Des jeux spécifiquement conçus par des cliniciens sont actuellement testés dans différents établissements de soins, notamment l’ICM.