• Démence

La déambulation ou l’errance du malade

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La déambulation est un trouble du comportement qui peut surgir chez votre proche s’il est atteint d’une pathologie démentielle et, plus particulièrement, de la maladie d’Alzheimer. La personne éprouve le besoin compulsif de marcher, le jour comme la nuit. Cette errance du malade touche aussi bien les personnes à domicile que celles placées en établissement.

Pourquoi ce syndrome de marche infinie ?

La marche sans but apparent de ces personnes, exprime une angoisse ou un stress qui se révèle face à la douleur, à un trouble du sommeil, à l’ennui ou à une intolérance des soignants, des résidents ou de la famille. La déambulation peut aussi être la conséquence d’une utilisation prolongée de médicaments.

On distingue plusieurs types de déambulation

  • La déambulation compulsive : la personne marche de façon linéaire, sans but, rien ne peut l’arrêter.
  • La déambulation nocturne : liée à l’insomnie, la personne marche toute la nuit, se couche parfois dans un autre lit que le sien, ou s’endort sur un fauteuil.
  • La déambulation exploratoire : la personne entre dans une pièce, salon ou chambre, et fouille dans les placards, s’approprie les objets qui se trouvent sur son passage.

La déambulation n’est pas sans risque

Elle multiplie les risques de chutes et de blessures, notamment de fractures, et favorise la perte de poids et la déshydratation. La sortie inopinée, et non contrôlée, de la maison ou de l’établissement peut aussi exposer la personne à des actes de malveillance ou à un accident. Celle-ci peut également, plus simplement, se perdre. Elle génère une grande fatigue chez le proche, mais elle est également épuisante pour les soignants ou les aidants qui doivent sans cesse rester vigilants.

deambulation

Mais elle a aussi des bienfaits

La déambulation contribue à conserver les capacités motrices de la personne qui, de plus, peut éprouver un réel plaisir à se déplacer librement. Elle peut s’avérer utile dans la conservation du lien social, notamment avec les autres résidents en établissement.

Quelques précautions à prendre à la maison

Ce qui prime, c’est de ne pas empêcher la personne de déambuler ! Ne jamais recourir à la contention. En dehors d’une situation d’urgence médicale, ne lui barrez pas le chemin et ne l’empêchez pas d’avancer.

  • Écartez au maximum les dangers (objets contendants) et aménagez l’environnement pour limiter les risques. Il faut veiller à la sécurité du malade sans entraver sa liberté.
  • La nuit, laissez une lumière allumée, de la nourriture à disposition, une activité accessible. Disposez à sa portée des objets qu’elle aime et qui vont l’occuper. Une fois fatiguée, elle regagnera son lit.
  • Pour un proche qui est autonome et qui se promène seul, mettez en place des itinéraires qui le ramènent au point de départ. Veillez à ce qu’il ait un document d’identification sur lui.
  • Pour prévenir ses envies soudaines de quitter le domicile, veillez à fermer la porte sans l’inquiéter. Masquez la serrure ou la poignée. La difficulté du malade à se concentrer peut lui faire oublier l’idée de fuguer.

En établissement, toutes les garanties sont normalement réunies

Les aménagements intérieurs et extérieurs des établissements sont normalement sécurisés et surveillés pour permettre à vos proches de déambuler sans risque, tout en respectant le bien-être des autres résidents. Le rôle des soignants est aussi de les accompagner dans le plaisir, le confort et la sécurité.

article en synthèseCet article en synthèse
. La déambulation se manifeste par l’action de marcher sans but, le jour comme la nuit.
. La déambulation touche les personnes qui souffrent de troubles du comportement, dont la maladie d’Alzheimer.
. La déambulation révèle une angoisse, un stress, face à la douleur, à un trouble du sommeil, à l’ennui ou à une intolérance.
. La déambulation comporte des risques pour la personne : chutes, blessures, fractures. Elle peut aussi se perdre.
. La déambulation ne doit pas être contrainte, mais encadrée et surveillée.