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Prévenir le risque de suicide en Ehpad

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Le suicide des personnes âgées, en particulier en Ehpad, attire peu l’attention. Pourtant, cette population est à risque : les plus de 85 ans ont le taux de décès par suicide le plus élevé.

Le risque de suicide au sein des maisons de retraite existe bel et bien. Il faut savoir qu’il est est un peu plus élevé dans les maisons de retraite médicalisées. La maladie y est en effet plus présente, les soins plus lourds et les personnes âgées plus dépendantes que dans les maisons de retraite classiques. Il n’est donc pas étonnant que la déprime et la dépression touchent beaucoup de ces personnes âgées. D’autant que, dans la majeure partie des cas, ce ne sont pas elles qui choisissent d’entrer en Ehpad. Le sentiment alors de ne servir à rien, la séparation avec la famille, la fin d’une vie indépendante, sont autant de raisons qui peuvent faire plonger les personnes âgées dans une profonde dépression, voire les mener au suicide.

Préparer l’entrée en Ehpad

La majorité des personnes qui décèdent par suicide en institution souffrait d’une dépression, le plus souvent non diagnostiquée ou non traitée. Les signes avant-coureurs sont nombreux : perte d’appétit, enfermement sur soi, refus de coopération, dévalorisation de soi, plainte, agitation, mutisme voire fugues. Pour faciliter l’entrée en Ehpad de votre aîné et éviter le mal-être, le personnel de la maison de retraite médicalisée, sous la direction du médecin coordonnateur, doit établir en parallèle du projet de soin, un projet de vie personnalisé dans lequel votre proche aura formulé ses attentes. Tout au long de cette période de transition, assurez-vous également de votre côté de son bien-être en restant à son écoute.

Repérer le risque de suicide

Les personnes âgées en institution ont recours à deux types de suicide : la défenestration et la pendaison. Ce sont les hommes qui sont le plus exposés et l’acte suicidaire est souvent prémédité. Mettre de l’ordre dans ses affaires personnelles et/ou prendre des dispositions testamentaires, remercier ou dire au revoir à son entourage, partager sa volonté de mourir, un apaisement ou un soulagement soudain sans raison apparente, sont des attitudes qui doivent vous alerter.

Prendre en charge la souffrance physique

Les personnes suicidaires ne veulent pas nécessairement mourir, mais souhaitent plutôt mettre fin à une souffrance devenue insupportable. 45% des personnes âgées souffriraient d’au moins une douleur quotidienne, dont 38% l’éprouvant en permanence. La douleur génère la dépression et les personnes âgées ont moins d’idées noires lorsque leur douleur cesse. Pour le bien-être autant physique que psychologique de votre proche en souffrance, il est indispensable que l’établissement mette en place une procédure de prise en charge de la douleur.

Être à l’écoute, parler et soutenir sont les seuls moyens d’éviter le suicide chez les personnes âgées. Le personnel soignant des maisons de retraites médicalisées ou classiques est professionnellement formé à cela mais vous devez également y être vigilant.

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. Le taux de suicide est un peu plus élevé dans les maisons de retraite médicalisées que dans les maisons de retraite classiques.
. Préparer l’entrée en institution, prendre en charge la douleur physique et psychique, être vigilant quant aux signes avant-coureurs, peuvent vous aider à prévenir le suicide de votre proche.