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Angine de poitrine : gare à l’infarctus

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Vous ressentez une gêne à la poitrine lorsque vous réalisez un effort minime, telle qu’une simple marche rapide ? N’attendez pas pour consulter ! Vous souffrez peut-être d’une angine de poitrine, qui peut rapidement évoluer vers un infarctus. Le cardiologue Claude Uzan vous explique comment la repérer et vous donne de précieux conseils pour prévenir son évolution.

Qu’est-ce que l’angine de poitrine ?

Claude Uzan : Il s’agit d’une obstruction progressive des artères coronaires. Concrètement, une surcharge de dépôts se développe dans les artères et forme des plaques. Ces plaques peuvent se rompre et se transformer en un caillot, qui vient alors boucher l’artère. Et ça donne l’infarctus quand c’est le cœur, l’accident cérébral quand c’est une artère du cerveau. Les troubles apparaissent quand les artères sont bouchées à plus de 70 %. Pourquoi ? Parce que au-delà, quand les gens font un effort, l’apport de sang et donc d’oxygène au cœur n’est plus suffisant.

Quels en sont les symptômes ?

C.U. : Les premiers symptômes sont essentiellement liés à l’effort. Pas nécessairement un effort intense : le fait de marcher un peu vite ou de monter une petite côte peuvent suffire, en particulier s’il fait froid ou après les repas. La douleur à l’effort peut également se manifester lors d’un stress, d’un énervement. Ces douleurs ne sont pas violentes, fulgurantes comme on le voit au cinéma, ce qui fait que l’on peut facilement passer à côté. Il peut s’agir d’une simple gêne, une brûlure ou une sorte de barre sur la poitrine, un serrement. Et, dès qu’on arrête la marche, la douleur disparaît. La gêne s’installe progressivement, sur des trajets de moins en moins longs. On doit absolument consulter dès l’apparition de ces symptômes car ça peut rapidement évoluer vers un infarctus.
À un stade de plus, les gênes surviennent spontanément, c’est-à-dire en ne faisant quasiment rien. En particulier la nuit, lorsque les gens s’allongent. Et au terme de tout ça survient l’infarctus. C’est une douleur très forte, un écrasement de la poitrine, en continu. Elle peut se situer en haut de la cravate, entre les deux seins, et au niveau des deux bras.

Quels sont vos conseils pour limiter les risques ?

C.U. : Il y a d’abord la prévention à long terme. Et il faut commencer le plus tôt possible. Ne pas fumer, surveiller son poids, faire un dépistage du diabète et traiter son cholestérol. Et on doit d’autant plus combattre les facteurs de risque qu’il existe des antécédents familiaux vasculaires. Ce qui est très important à court terme, c’est de connaitre les symptômes et de bien les comprendre. Donc la douleur qui apparaît à l’effort, en particulier à la marche au froid et après les repas, et qui s’arrête lorsque l’effort prend fin.

Comment soigne t’on l’angine de poitrine ?

C.U. : Il existe des traitements de fond tels que les bêtabloquants. Ils permettent au cœur de moins s’accélérer à l’effort et donc de mieux le tolérer. Autre pierre angulaire du traitement : l’aspirine, à absorber quotidiennement et à toute petite dose. Enfin, au moment de la crise, il convient de prendre des dérivés nitrés, qui ont pour effet de dilater les artères. C’est bien d’en avoir toujours dans la poche. Mais les médicaments ne constituent qu’une petite partie de la solution. En effet, depuis quelques années, les stents ont complétement révolutionné le traitement. Il s’agit de petits ressorts qui permettent de maintenir les artères ouvertes. La chirurgie est quant à elle réservée à des cas particuliers et de moins en moins utilisée.

Source : Le docteur Claude Uzan est cardiologue à Paris 12e. Il a exercé de nombreuses années au sein du service Cardiologie de l’hôpital Lariboisière.

article en synthèseCet article en synthèse
. L’angine de poitrine est une obstruction des artères du cœur qui peut entraîner un infarctus si elle n’est pas traitée à temps.
. Les premiers symptômes surviennent lors d’un effort, même minime. Le patient peut alors ressentir une gêne, une brûlure ou un serrement au niveau de la poitrine. C’est votre cas ? N’attendez pas pour consulter !
. Sur le long terme, vous pouvez limiter les risques. Arrêtez le tabac si vous êtes fumeur, surveillez votre poids, faites régulièrement dépister votre diabète et traitez votre mauvais cholestérol.