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Paro, le phoque émotionnel interactif

Temps de lecture : 3 min

Plus de 200 établissements en France ont adopté Paro, un bébé phoque mi-peluche, mi-robot, qui stimule et rassure les personnes souffrant de troubles cognitifs.

En France, un robot émotionnel baptisé Paro séduit de plus en plus les Ehpad.
Il faut dire que sa douce fourrure blanche et ses fines moustaches noires attirent l’attention. Ce robot thérapeutique dernier cri d’une soixantaine de centimètres pour 2,5 kg est bardé de capteurs, de micros et de logiciels d’intelligence artificielle. Résultats, Paro réagit à la voix, émet des sons (enregistrés auprès d’un véritable bébé phoque), vibre, s’étire, remue la queue quand on le caresse, pleure quand on lui touche les moustaches.
Paro communique sa joie, son mécontentement ou la surprise.

Paro agit sur la stimulation cognitive…

Une palette d’émotions destinées à faire réagir les résidents, susciter l’empathie et la tendresse, calmer leur stress et leurs angoisses. Paro agit sur la stimulation cognitive et améliore la communication. Autant d’atouts qui en font un médiateur thérapeutique intéressant pour les infirmiers et les médecins. Cela peut aussi aider à alléger les traitements, à baisser la sédation pour certains malades. Pour son créateur, un spécialiste en électromécanique japonais, Takanori ¬Shibata, Paro est un « robot d’engagement mental » conçu pour faire ressentir « un attachement émotionnel ».

Mi-peluche, mi-robot, Paro s’adresse en particulier aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, de troubles du comportement et cognitifs, de déficiences motrices ou sensorielles, dans le domaine du polyhandicap, de la pédiatrie ou des troubles du spectre autistique. Il peut être utilisé en atelier d’animation et en thérapie relationnelle individuelle.

… Et favorise l’expression non-verbale

 

En France, on parle de « robot socio-pédagogique » ou de « robot compagnon ». Plusieurs études se sont penchées sur les bienfaits de Paro. Par exemple, un rapport publié par le groupe hospitalier universitaire Pitié-Salpêtrière – Charles-Foix* en 2017 avance que sa présence joue sur l’expression « non verbale » des malades et contribue aux « transferts de sentiments » et à « la réminiscence de souvenirs ».

Mais tous les résidents n’adoptent pas Paro facilement. Certains refusent tout simplement de parler à une peluche, d’autres se sentent infantilisés. Pour ces patients, la zoothérapie (utilisation d’animaux à des fins thérapeutiques) semble plus adaptée. Cathy Mignon**, psychologue à la Villa du Tertre, un Ehpad à Saint-Parres-aux-Tertres qui a adopté Paro estime que « ce robot thérapeutique ne remplace pas la présence d’animaux dans le service, mais complète la  zoothérapie ».

Environ 6 000 Paro aident des personnes soignées dans des établissements de plus de 30 pays. Son prix avoisine les  7 000 euros.

* Soins aides-soignantes, n° 75, mars-avril 2017
** Extrait d’un reportage e-Vidal sur le site: www.phoque-paro.fr

Cet article en synthèse

  • Plus de 200 établissements en France ont adopté Paro, un bébé phoque thérapeutique mi-peluche, mi-robot.
  • Ultrasophistiqué, Paro affiche une palette d’émotions destinée à stimuler les résidents et les rassurer.
  • Paro s’adresse en particulier aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, de troubles du comportement et cognitifs, de déficiences motrices ou sensorielles.