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En vieillissant, l’obésité augmente la dépendance

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Nous le savons tous, l’obésité est dangereuse pour la santé. Mais elle l’est encore plus chez les seniors car elle entraîne une perte d’autonomie. Par ailleurs, une récente étude britannique a établi un lien entre l’obésité et le vieillissement prématuré du cerveau. Explications.

Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les seniors obèses seraient deux fois plus nombreux que les personnes obèses âgées de 30 à 39 ans. Ainsi, près de 21 % des hommes de 60 à 69 ans et 18 % des femmes de cette tranche d’âge souffrent d’obésité(1). Des chiffres considérables quand on connaît les conséquences de l’obésité sur leur santé.

l’obésité augmente la dépendance

Des problèmes de santé importants

En effet, les maladies liées à l’obésité sont nombreuses : diabète de type 2, hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires, syndrôme d’apnée du sommeil, maladies respiratoires et articulaires comme l’arthrose, cancers, notamment de l’utérus… Mais en plus chez les personnes âgées, l’obésité va favoriser les chutes car leur équilibre est fragilisé par le surpoids. La dépression est aussi fréquente : souvent mal dans leur peau, les personnes âgées obèses ont tendance à s’isoler socialement.

Une accentuation de la perte d’autonomie

Dans la vie quotidienne, les tâches essentielles du senior obèse sont également de plus en plus difficiles. La fonte des muscles, associée au surpoids, rend chaque mouvement éprouvant. En réduisant la mobilité du senior, l’obésité complique aussi le travail du proche aidant. En effet, accompagner une personne âgée en surpoids requiert une force physique que ne possède pas toujours le conjoint ou le proche aidant.

Un vieillissement prématuré du cerveau ?

Enfin, selon des neurologues du Centre d’étude du vieillissement et des neurosciences de l’Université de Cambridge(2), les personnes obèses d’âge moyen (40 ans) présentent un vieillissement cérébral comparable à celui de personnes de poids normal ayant dix ans de plus. Il semblerait en effet qu’à cette période de la vie, notre cerveau soit particulièrement vulnérable. La graisse provoquerait alors des réactions inflammatoires dans le cerveau entraînant une dégénérescence de la matière blanche et des pathologies comme la maladie d’Alzheimer. De nouveaux travaux sont actuellement en cours afin de déterminer si ces changements sont réversibles avec la  perte de poids.

À ce jour, il n’existe pas de traitement standard ni de recettes miracles pour réduire l’obésite. Pour autant, adopter une alimentation équilibrée associée à de l’activité physique permet d’en atténuer les risques.

(1) https://presse.inserm.fr/lexces-de-poids-des-francais-confirme-par-la-cohorte-constances/25515/
(2) Les résultats ont été publiés en juillet 2016 dans la revue Neurobiology of Aging. Les chercheurs ont analysé les structures cérébrales de 527 individus âgés de 20 à 87 ans. Parmi eux, 246 étaient définis comme minces, 150 étaient en surpoids et 77 considérés comme obèses.

article en synthèseCet article en synthèse
. L’obésité touche davantage les seniors que le reste de la population. Or, les personnes âgées sont plus faibles pour lutter contre les nombreuses maladies associées au surpoids.
. L’obésité fragilise l’équilibre de la personne âgée et rend difficile, voire douloureux, l’accomplissement des gestes de la vie quotidienne.
. Une récente étude britannique révèle enfin que le cerveau des seniors obèses aurait dix ans de plus que celui des personnes de poids normal.