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Les vacances avec son proche dépendant, une pause en duo

Temps de lecture : 14 min

Si vous aidez un proche, les vacances sont un moment privilégié pour rompre avec le quotidien et se détendre. Mais comment faire quand on ne veut pas ou lorsqu’on ne peut pas se séparer de son proche dépendant ? De nombreuses initiatives permettent aujourd’hui de partir en conciliant vacances avec la personne aidée et repos. Une belle manière de faire une pause en duo et une parenthèse bienvenue pour retrouver un équilibre dans sa relation aidant-aidé.

Sommaire :

Les solutions pour partir seul avec votre proche

Les vacances, pour vous, c’est un temps de répit et une façon différente de vivre le quotidien avec votre proche. Pour profiter au mieux de vos vacances ensemble, vous pouvez avoir recours à des aides pour vous seconder sur place ou choisir un séjour dans un environnement pensé pour votre proche.

Une aide au quotidien ou ponctuelle serait la bienvenue

Faire appel à des services à domicile

Vous pouvez faire appel à des services à domicile qui vous aideront dans vos tâches habituelles ou recourir à des prestataires pour réaliser de petits travaux (ménage, repassage, entretien du jardin). Si l’état de santé de votre proche nécessite des soins médicaux réguliers, vous pouvez vous rapprocher du SSIAD (service de soins infirmiers à domicile) de votre région d’accueil ou appeler un infirmier libéral exerçant sur place.

Où se renseigner ?

Pour être certain de disposer de ces aides, contactez les organismes ou les personnes fournissant ce service dès que possible. Pour trouver leurs coordonnées, vous pouvez appeler le point d’information local, consulter l’annuaire des services d’aide et de soins à domicile et, si vous recherchez un infirmier, l’annuaire de la Sécurité sociale.

Comment procéder ?

Si votre proche perçoit l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), assurez-vous auprès du service APA de son département que l’aide peut être maintenue sur votre lieu de vacances.
Vous pouvez aussi employer directement la personne venant vous aider et la rémunérer en espèces, par chèque ou virement ou en utilisant le Cesu. Si celle-ci vient moins de 8 heures par semaine et pas plus de 4 semaines consécutives, vous n’êtes pas obligé de rédiger un contrat de travail.

Votre proche est en situation de handicap

Profiter pleinement de vos vacances ensemble

Sélectionnez un établissement ou un village de vacances (Les Villages Vacances, VVF) labellisé Tourisme et Handicap ou trouvez un lieu adapté en recherchant un hébergement sur le site Internet des Gîtes de France. Pour cela, précisez l’accessibilité souhaitée en cliquant sur « Plus de filtres » en haut de la liste des séjours correspondant à vos dates et préférences.

Vous pouvez aussi contacter des associations. L’Association La Cafetière dans le Morvan a plusieurs formules d’accueil pour des personnes majeures en situation de handicap mental. Le programme Évasion Handicap Famille de l’UFCV et VVF propose 20 destinations. Ces séjours sont ouverts aux familles dont le proche est âgé de 10 à 30 ans. Celui-ci peut être porteur d’un handicap mental ou psychique, de polyhandicap ou atteint d’autisme. Certaines délégations régionales de l’Unafam organisent des séjours pour les personnes souffrant de handicap ou de troubles psychiques. Pour en savoir plus, vous pouvez les contacter ou taper dans la barre de recherche de votre navigateur Internet « vacances avec l’Unafam ».

Préparer votre voyage

Consultez le dossier Handicap et voyage très complet du site Routard.com et des guides touristiques comme Le Guide accessible ou le guide du site d’APF France Handicap. Pour trouver des informations ciblées par région, faites une recherche avec le mot clé « handi tourisme » sur Internet.

Une fois sur place ou avant votre départ, il est intéressant d’identifier les lieux (hôtels, restaurants, commerces, musées…) et les activités (sports, événements…) accessibles sur des sites comme J’accède, Accessible.net ou I Wheel Share.

Pensez-y !

Le CCAS (centre communal d’action sociale), le club de retraités, les associations locales ou encore votre caisse de retraite peuvent proposer des séjours de ce type. Contactez le point d’information local le plus proche de chez vous pour trouver leurs coordonnées ou le service d’action sociale de votre caisse de retraite.

Vous souhaitez profiter d’un séjour organisé

Des séjours tout compris

L’ANCV (Agence nationale pour les chèques-vacances) propose plus de 200 destinations, à la mer, à la montagne, à la campagne, en ville, en France et en Europe.

Le programme Senior en vacances est ouvert, notamment, aux personnes âgées de 60 ans et plus, retraitées ou sans activité professionnelle, aux personnes en situation de handicap de plus de 55 ans et à leurs aidants professionnels (aide à domicile, personnel médical…), aux conjoints sans condition d’âge ; certains séjours labellisés Tourisme et Handicap sont signalés par un pictogramme précisant le handicap concerné (visuel, auditif, mental, moteur).

Une aide financière peut être accordée aux personnes souhaitant participer à ces séjours ainsi qu’aux aidants familiaux ou professionnels. Pour plus de renseignements, consultez le site de l’ANCV.

Des vacances pour les personnes ayant eu un AVC

L’association Siel Bleu organise des vacances pour les personnes ayant eu un AVC et les proches qui souhaitent les accompagner. Cinq jours pour échanger, se ressourcer, bouger en suivant un programme adapté et en bénéficiant des soins indispensables. Chaque séjour est prévu pour un groupe de 12 personnes au plus afin de privilégier la convivialité.

Des séjours à thème

Les Villages vacances et VVF ont conçu des séjours à thème ouverts à tous. Pour découvrir une activité ou vous adonner à votre passe-temps préféré, il ne vous reste plus qu’à trouver votre thème favori : bridge, scrabble, rando-chant, culture et patrimoine, goût et terroir, forme et bien-être… A vous de choisir !

Pensez-y !

Si vous n’êtes pas motorisé, vérifiez quels sont les transports prévus pour les personnes à mobilité réduite sur votre lieu de vacances. Certains départements ou communes proposent des transports à la demande (taxi, taxi collectif) ou des navettes pour se déplacer (marché, centre-ville, grandes surfaces). Pour éviter de vous retrouver sans moyen de locomotion une fois sur place, pensez à bien vous renseigner avant de choisir votre destination.

Les séjours aidant-aidé pour une prise en charge globale

Si vous préférez partir en vacances dans un cadre conçu pour répondre aux besoins de votre proche et bénéficier de l’aide de professionnels, choisissez un séjour aidant-aidé.

Ce dispositif qui s’est beaucoup développé ces dernières années permet à la fois de se reposer, de rencontrer des personnes vivant une situation similaire et d’avoir recours à du personnel qualifié pour accompagner son proche.

Les séjours Vacances Répit Familles

Ces villages de vacances permettent d’accueillir aidés, en situation de handicap ou en perte d’autonomie, et aidants dans une structure offrant repos et loisirs adaptés à chacun, à pratiquer ensemble ou individuellement. Lorsque vous avez besoin d’une pause, vous pouvez confier votre proche à l’équipe médico-sociale intégrée au centre. Un accompagnement, des activités spécifiques et des espaces de parole sont également prévus pour les aidants qui le souhaitent.Il existe trois villages de ce type en France : La Salamandre à Saint-Georges-sur-Loire (49), Les Cizes à Saint-Lupicin (39) et, spécifiquement pour les seniors et leur famille, Touraine à Fondettes (37).

La première année, selon les revenus, que vous soyez aidant ou aidé, imposable ou non, 75 % à 85 % du coût du séjour peuvent être pris en charge, dans la limite de 2 semaines, par les caisses de retraite complémentaire.Pour plus d’informations sur cette aide financière, vous pouvez appeler le 05-57-88-58-85.

Un temps de répit avec Int’Act

L’association Int’Act organise des vacances pour les seniors partant seuls mais aussi des séjours destinés exclusivement aux couples aidant-aidé avec des animations et sorties adaptées à chacun et une équipe de professionnels pour seconder le proche aidant.

Partir avec l’association France Alzheimer

Profitez de l’un des 12 séjours détente de l’association pendant 5 à 11 jours sur différentes destinations en France. Les journées sont conçues pour offrir des temps de répit à l’aidant en proposant des activités spécifiques à chacun (aidant et aidé) et des moments de partage avec son proche (jeux, promenades, excursions, chant, etc.). Dès qu’il le souhaite, l’aidant peut passer le relais à un bénévole spécialement formé ou bénéficier de son écoute.

Maladie de Parkinson, des cures thermales pour se ressourcer

Trois stations (Ussat-les-Bains, Lamalou-les-Bains, Néris-les-Bains) proposent ce type de cure qui se déroule sur trois semaines. Selon les préconisations du médecin thermal, elle peut associer des soins (bains, douches), de la relaxation, des séances de rééducation ou d’activités adaptées (gymnastique, Qi-qong…) et des activités d’expression (écriture, chant, art-thérapie…). À Ussat-les-Bains, un groupe de parole est ouvert aux aidés et aux aidants qui les accompagnent.

La cure, remboursée par la Sécurité sociale, doit être prescrite par le médecin traitant ou le neurologue. L’accompagnant peut profiter des soins bien-être et détente. Ou bien suivre lui aussi une cure si son médecin traitant le juge utile.

Le réseau Passerelles pour les enfants et les jeunes en situation de handicap

Le réseau Passerelles, c’est 21 destinations dans toute la France pour passer des vacances en famille en gîte, camping ou village de vacances. Des professionnels assurent l’accueil et la prise en charge de l’enfant en situation de handicap offrant ainsi des temps de répit à l’aidant, au couple ou à la fratrie.

Pensez-y !

Des séjours aidant-aidé peuvent aussi être organisés par des associations locales. Pour le vérifier, pensez à contacter le point d’information dont dépend votre proche. Vous trouverez ses coordonnées dans l’annuaire des points d’information locaux.

Les aides complémentaires pour financer vos vacances

Si vous ne pouvez pas partir car votre budget est insuffisant pour couvrir les dépenses nécessaires, plusieurs organismes octroient des aides financières. Elles vous permettent d’avoir accès aux séjours ou aux services correspondant à vos besoins.

Faciliter le recours aux services à domicile

Plusieurs aides peuvent contribuer au financement de ces services :

  • L’APA (allocation personnalisée d’autonomie) ou la prestation de compensation du handicap (PCH),
  • Une participation des caisses de retraite complémentaires ou des complémentaires santé,
  • Des aides locales (communes et départements),
  • La rente mensuelle d’une garantie dépendance comme la couverture Dépendance et Prévoyance proposée par Tutélaire aux aidants et à leurs proches dépendants. Si votre proche ou vous-même ignorez si vous êtes bénéficiaire d’une telle garantie, vous pouvez contacter l’AGIRA (Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance). Elle vérifiera si un contrat dépendance a été souscrit.

Le conseil départemental, la mairie, le CCAS (centre communal d’action sociale) ou la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) peut vous informer sur les aides accordées selon la situation de votre proche. Si vous ne savez pas à qui vous adresser, rapprochez-vous du point d’information local.
Vous trouverez également des précisions sur les aides octroyées selon les services sollicités en consultant notre article : Quels services mettre en place pour vous aider au quotidien ? (Partie 1).

Profiter des vacances adaptées ou des séjours aidant-aidé

Différents organismes peuvent prendre en charge tout ou partie des dépenses à engager :

  • La MDPH (Maison départementale des personnes handicapées),
  • La CAF (Caisse d’allocations familiales) ou la MSA (Mutualité sociale agricole),
  • Certaines mutuelles comme Tutélaire qui accorde à ses adhérents éligibles des aides non remboursables(1),
  • Votre caisse de retraite ou celle de votre proche ou encore votre comité d’entreprise,
  • Le conseil régional ou départemental ou les services sociaux de la commune dans laquelle vous ou votre proche résidez,
  • Des associations caritatives comme le Secours Populaire français.
article en synthèsePetit mémo pour des vacances réussies !

Avant de m’engager, je demande l’avis du médecin traitant pour vérifier :

• que des vacances peuvent être envisagées pour mon proche,
• quelles sont les activités déconseillées ou interdites et quelle est la conduite à tenir en cas de problème,
• que son traitement et les soins habituels peuvent être administrés en dehors du domicile,
• quelles prescriptions doivent être renouvelées voire complétées pour le séjour.

Dès que j’ai fixé les dates de séjours :

• je contacte les services d’aide et de soins à domicile pour qu’ils suspendent leurs prestations et je préviens le service APA du département si mon proche perçoit cette allocation,
• en cas de difficultés pour voyager, je me renseigne sur le programme Accès Plus proposé gratuitement par la SNCF, sur le service d’accompagnement payant des réseaux SNCF et RATP assuré par les Compagnons du Voyage et, éventuellement, sur Flexcité, service payant de transport à la demande de la RATP accessible par le service PAM du département de mon proche.

Lorsque je prépare les bagages :

• je prévois plus de médicaments que nécessaire pour la durée du séjour et je veille à ce que le traitement de mon proche soit accessible pendant le voyage,
• je garde les papiers officiels et les informations indispensables à portée de main (carte d’identité, passeport, carte vitale, ordonnances, billets de train ou d’avion, contrat de séjour, coordonnées des personnes à contacter une fois arrivés…).

Et pour bien voyager, je choisis une valise légère, solide et à roulettes !

(1) Dans le cadre de son action sociale après étude du dossier de demande.