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AVC : gérer l’après

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Sommaire :

Suite à un accident vasculaire-cérébral (AVC), une des principales causes de mortalité en France, 40 % seulement des victimes reprennent une activité. Or, une identification précoce des symptômes et une hospitalisation en urgence limitent les conséquences de l’AVC. Les traitements médicamenteux ou chirurgicaux appliqués en fonction du type de lésion peuvent également venir réduire la gravité des séquelles. Enfin, la rééducation joue un rôle essentiel dans la récupération du patient.

Limiter les conséquences de l’AVC

20 % des patients ayant subi un AVC décèdent dans l’année et 40 % d’entre eux en gardent des séquelles importantes. Or, ces pourcentages pourraient diminuer en améliorant la prévention, le diagnostic et la prise en charge de l’AVC. En effet, les traitements existants doivent être administrés dans les heures qui suivent l’attaque cérébrale pour être réellement efficaces.

Ainsi, la thrombolyse est à réaliser au maximum 4 h 30 après l’AVC ischémique pour en limiter les séquelles. Ce traitement qui consiste à injecter un anticoagulant pour dissoudre le caillot comporte toutefois de nombreuses contre-indications. De plus, il peut provoquer des hémorragies et il est d’une faible efficacité sur les gros caillots.

De même, pour améliorer le pronostic post-AVC, la thrombectomie mécanique doit être effectuée dans les 6 heures. Le principe : un stent (filet en résille de métal) fixé au bout d’un cathéter est remonté jusqu’au vaisseau obstrué. Après avoir été déployé pour emprisonner le caillot, il est retiré de l’organisme à l’aide du cathéter. Cette technique, utilisée seule ou en association avec la thrombolyse, a été élaborée par des neuroradiologues français.

Enfin, pour certains AVC hémorragiques, l’hématome est évacué par opération chirurgicale. Elle doit être réalisée en urgence pour maximiser les chances de survie et de rétablissement du patient.

Favoriser la récupération après l’AVC

La période qui suit l’AVC est très difficile. Le patient voit ses capacités dégradées et se retrouve dans une situation de dépendance inhabituelle qui peut engendrer dépression, crises d’angoisse et d’anxiété. Bénéficier de l’accompagnement de professionnels, du soutien des proches et, si nécessaire, d’un suivi psychologique est donc crucial pendant cette phase délicate.

Retrouver la maîtrise des fonctions atteintes

La rééducation commence à l’hôpital et se poursuit à domicile ou dans des structures de long séjour (maison d’accueil spécialisée, foyer pour handicapés, service hospitalier).
Elle doit débuter dès que possible pour améliorer la récupération du patient et limiter les séquelles et complications.

En cas de problèmes moteurs, le kinésithérapeute et l’ergothérapeute travaillent avec le patient pour rétablir la commande volontaire des mouvements par le cerveau. Ils rééduquent la mobilité (verticalité et marche) et l’habilité en utilisant cannes (anglaises ou tripodes), harnais suspendus, tapis roulants, jeux…

Si la personne souffre de troubles de la communication, l’orthophoniste l’aide à retrouver sa capacité d’expression. Il travaille la parole et l’écriture et, si le patient ne peut parler, les gestes et les attitudes.

⊃ Bon à savoir
• L’hospitalisation, les frais médicaux, paramédicaux et l’achat de médicaments sont entièrement pris en charge par la Sécurité sociale.
• La location ou l’acquisition d’un fauteuil roulant est remboursé par l’Assurance maladie selon un barème prédéfini.

Être soutenu par ses proches

La phase de rééducation, généralement assez longue, est compliquée à gérer pour le patient. Il est donc nécessaire que ses proches le soutiennent et l’encouragent pour qu’il persévère.

Le réapprentissage de l’autonomie (marcher, prendre un objet…) se fait très progressivement. Aussi, soyez patient avec votre proche. Évitez de lui proposer des tâches qui ne sont pas encore à sa portée. Encouragez-le dans ses efforts, félicitez-le pour ses progrès et usez de diplomatie pour qu’il accepte votre aide.

Si votre proche a des difficultés d’élocution, parlez-lui lentement en utilisant un vocabulaire simple et en articulant bien. Cela facilite la réappropriation du langage. Si besoin, faites-lui noter ses demandes. Pour comprendre ses attentes, posez des questions auxquelles il peut répondre par oui ou par non.

⊃ Pensez-y !

  • Vérifiez régulièrement si votre proche suit bien son traitement médical.
  • Marquez dans un carnet ses progrès ou régressions (même infimes) pour pouvoir en discuter avec les professionnels de santé.

Sécuriser et simplifier son quotidien

Être accompagné lors du retour à domicile

À l’hôpital, le patient est entièrement pris en charge par le personnel soignant. Le retour à domicile peut donc s’avérer difficile et vous pouvez vous sentir démuni. D’autant plus que s’occuper d’un proche ayant subi un AVC demande du temps, de l’énergie et de la patience.
Or, des solutions existent pour ne pas vous laisser submerger et vous faire aider !

⊃ Bon à savoir
Depuis 2019, l’Assurance maladie a ouvert le service Prado aux patients victimes d’un AIT ou d’un AVC.
Cet accompagnement gratuit est proposé par l’équipe médicale en fin d’hospitalisation aux personnes éligibles. Il comprend notamment une aide pour programmer les premières consultations en ville et une information sur les services à solliciter (portage des repas, aide à domicile…).

Prendre de nouvelles habitudes

Le domicile doit être repensé pour s’adapter aux besoins de la personne devenue dépendante. Pour éviter les chutes, il faut désencombrer les lieux de passage et poser des rambardes dans les couloirs et escaliers. Pensez également à équiper les sanitaires d’appuie-mains. Pour un éclairage suffisant, veillez à ce que les interrupteurs soient accessibles, notamment si la personne se déplace la nuit.

Facilitez l’habillage en utilisant des vêtements amples et des chaussures avec velcro. Pour prévenir les escarres, aidez votre proche, qu’il soit assis ou allongé, à changer de position toutes les heures.

Pour en savoir plus sur les changements à opérer, consultez notre article Quels aménagements pour faciliter le maintien à domicile ?

Bénéficier d’aides financières

⊃ Pensez-y !
Les rentes d’une garantie dépendance souscrite auparavant permettent également de limiter les dépenses à engager. Si votre proche ignore s’il en est bénéficiaire, adressez-vous à l’AGIRA pour le vérifier.