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Aidants : profiter des vacances pour faire une pause en solo

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Sommaire :

Quand on est aidant, s’accorder des temps de répit est le meilleur moyen de continuer à aider au mieux son proche. Or, les aidants ne s’y autorisent pas toujours. Et si cette année, c’était différent ! Tour d’horizon des solutions pour organiser l’accompagnement de votre proche à domicile, en hébergement temporaire ou… en vacances afin de profiter pleinement de votre pause en solo.

Votre proche reste à son domicile pendant votre absence

Veillez à ce qu’il soit bien entouré

Faites appel à des services d’aide à domicile ou augmentez leur temps de présence pour que la personne se sente en sécurité. Si l’intervenant habituel s’absente aussi, faites venir son remplaçant au moins une fois avant votre départ pour lui faire rencontrer votre proche et lui donner toutes les instructions nécessaires.

Si votre proche a besoin d’une aide 24h/24, prévoyez plusieurs relais. Complétez l’aide à domicile par la présence d’une garde à domicile ou d’une auxiliaire de vie le week-end et éventuellement la nuit. Pour la toilette et les soins infirmiers, vérifiez auprès du médecin traitant qu’il est possible de prescrire des soins à domicile.

Une autre solution pour faire bénéficier votre proche d’une présence permanente est d’avoir recours au baluchonnage ou relayage. Depuis 2018 la France expérimente cette pratique venue du Québec. Son principe est simple : un professionnel s’installe au domicile de votre proche et vous remplace durant 4 à 14 jours. Il veille au bien-être de la personne aidée en réalisant les tâches que vous effectuez habituellement et en lui tenant compagnie. Pour savoir si votre région propose le relayage, vous pouvez contacter le point d’information local.

Programmez les soins médicaux à réaliser pendant votre absence et informez le médecin traitant de votre départ. Le cas échéant, si celui-ci est en vacances au même moment, demandez-lui à qui votre proche doit s’adresser en cas de problème.

Pensez à sa sécurité

Contactez un service de portage des repas à domicile pour être sûr que votre proche se nourrisse correctement pendant votre absence.

Laissez bien en évidence tous les numéros utiles écrits très lisiblement sur une feuille libre ou dans un carnet rangé dans un endroit facile à trouver : pompiers, police, SAMU, SOS médecin, médecin traitant, dentiste, intervenants médicaux habituels, aide à domicile, votre numéro ou celui de toute autre personne à contacter si besoin…

Informez ses voisins de votre absence pour qu’ils viennent lui rendre visite ou l’appellent de temps en temps ; cela permettra de le rassurer.

Éventuellement, mettez en place un service de téléassistance qui interviendra à tout moment ou appellera les secours en cas d’urgence (chute, malaise), ce type de service étant proposé sur une courte durée par certains prestataires.

Votre proche est accueilli dans une structure adaptée

Pour que votre proche bénéficie d’un environnement adapté et sécurisé pendant vos vacances, vous pouvez opter pour un séjour en hébergement temporaire, pour quelques jours et jusqu’à 3 mois.
Selon son degré d’autonomie, un établissement médicalisé (Ehpad) ou une maison de retraite non médicalisée (résidence-autonomie ou résidence-services) pourront l’héberger. Il bénéficiera des services collectifs et des animations de l’établissement et aura ainsi la possibilité de faire de nouvelles connaissances. Choisir ce type de séjour permet aussi de découvrir la vie en communauté et d’en apprécier les avantages.

Si votre proche préfère le cadre rassurant d’une vie de famille, lui proposer de séjourner chez un accueillant familial agréé par le département est un bon moyen de répondre à sa demande.

Pensez-y !

Dès que vous connaissez vos dates de vacances :

Votre proche part lui aussi en vacances

Si votre proche souhaite être entièrement pris en charge

Il peut profiter des offres de séjours adaptées aux seniors ou aux personnes en situation de dépendance ou de handicap. Pour le guider dans ses choix, vous pouvez consulter notre article Partir en vacances malgré l’âge ou la dépendance et plus particulièrement le paragraphe sur les séjours organisés.

Si votre proche est en situation de handicap

Vous pouvez trouver des séjours à la mer, à la campagne, à la montagne, en ville ou à l’étranger adaptés à son degré d’autonomie. Des associations organisent des vacances pour des personnes en situation de handicap mental. Comme : Différences Vacances Adaptées et Vac’Hands pour les adultes ou l’UFCV, À chacun ses vacances, Roulottes et Nature pour les enfants et les adultes.
L’association Vitacolo, quant à elle, propose aux enfants de 4 à 17 ans porteurs d’un handicap (moteur ou psychique) d’intégrer ses colonies dans une approche inclusive. Suivant le degré d’autonomie de l’enfant, elle peut même recruter, sans frais supplémentaires pour la famille, un animateur référent qui suivra l’enfant pendant son séjour.

Si votre proche a des difficultés à se déplacer

La SNCF a mis en place Accès Plus afin de permettre aux personnes ayant une mobilité réduite de voyager plus facilement. L’accompagnement, gratuit pour le voyageur, est prévu depuis l’arrivée en gare. Et ce, jusqu’à la place à bord du train et depuis sa place jusqu’à la sortie, la station de taxi ou le train en correspondance.
La SNCF et la RATP proposent également un service d’accompagnement, payant celui-là, par le biais de l’association Les Compagnons du Voyage. De même, avec Flexcité, les personnes à mobilité réduite peuvent se déplacer sur le réseau RATP. Pour bénéficier de ce service payant de transport à la demande, vous devez vous mettre en relation avec le service PAM de votre département.
Une fois arrivé sur son lieu de vacances, votre proche devra pouvoir se rendre où il le souhaite. Certains départements ou communes prévoient des transports à la demande (taxi, taxi collectif) ou des navettes pour aller au marché, dans le centre-ville ou dans une grande surface. Pour éviter les mauvaises surprises, renseignez-vous au préalable sur les solutions de transport disponibles.

Pensez-y !

Avant de prendre toute décision, interrogez son médecin traitant :

  • Votre proche peut-il supporter ce voyage ?
  • Quelles activités lui sont déconseillées et que doit-il faire en cas de souci de santé ?
  • Le traitement médicamenteux et, éventuellement, les soins peuvent-ils être continués en dehors du domicile ?
  • Les prescriptions habituelles ont-elles besoin d’être renouvelées ou complétées pour que votre proche puisse partir en toute sécurité ?

Lors de la préparation des bagages :

  • Veillez à ce qu’il ait suffisamment de médicaments voire plus que nécessaire pour son séjour. Egalement à ce que son traitement soit à portée de main pendant le voyage.
  • Rangez les papiers importants dans un endroit accessible (carte d’identité, passeport, carte vitale, ordonnances, billets de train ou d’avion, contrat de séjour, coordonnées des personnes à contacter une fois arrivé…).

Dès que vous connaissez ses dates de vacances, prévenez les services d’aide et de soins à domicile. Et si votre proche perçoit l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), informez le service APA du département.

Les aides financières pour faciliter le départ en vacances

Un coup de pouce pour recourir aux services à domicile et à l’hébergement temporaire

Les solutions de financement possibles

L’APA ou la prestation de compensation du handicap (PCH) peuvent financer ces dépenses supplémentaires. Les caisses de retraite complémentaires, les complémentaires santé ou encore les communes et les départements doivent également être sollicités. Dans le cadre des dépenses d’hébergement temporaire, l’ASH (aide sociale à l’hébergement) peut être utilisée.
La rente mensuelle d’une garantie dépendance aide aussi à couvrir ces frais. Votre proche ne sait pas s’il a contracté ce type de garantie ? Renseignez-vous auprès de l’AGIRA (Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance).

Faire valoir son droit au répit

Si la personne aidée est éligible à l’APA et a atteint le plafond du plan d’aide possible, le proche aidant peut faire valoir son droit au répit(1). Cette contribution, accordée sous certaines conditions, est de 509,76 €(2) maximum par an. Elle permet de financer un hébergement temporaire, en établissement ou en accueil familial. Elle peut aussi faciliter le recours au baluchonnage ou à des heures supplémentaires d’aide à domicile pour la personne concernée.

Où se renseigner ?

Pour connaître les aides auxquelles votre proche peut prétendre, adressez-vous au conseil départemental, à la mairie, au CCAS (centre communal d’action sociale) ou encore à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Si vous ne savez pas qui contacter, rapprochez-vous du point d’information local.

Vous trouverez également des informations sur les aides disponibles dans nos articles : Quels services mettre en place pour vous aider au quotidien ? (Partie 1 et Partie 2) et L’hébergement temporaire, une solution d’accueil pendant l’absence de l’aidant.

Une participation aux frais de vacances de votre proche

Plusieurs organismes peuvent vous aider à financer le départ en vacances de votre proche :

  • La MDPH,
  • La CAF (Caisse d’allocations familiales) ou la MSA (Mutualité sociale agricole),
  • La mutuelle car, dans le cadre de son action sociale, elle peut accorder à ses adhérents(3) des aides non remboursables ; c’est le cas, par exemple, de la mutuelle Tutélaire,
  • La caisse de retraite,
  • Le conseil régional ou départemental ou encore les services sociaux de sa commune de résidence,
  • Des associations caritatives comme le Secours Populaire
Aidants : pensez aux séjours répit pour vous ressourcer !

France-Alzheimer propose des séjours Solo aux aidants isolés venant de perdre leur proche malade ou devant faire face à son entrée en établissement ; de même, L’œuvre Falret organise des séjours Répit pour les aidants souhaitant partir seuls ; ces parenthèses sont l’occasion de rencontrer des personnes ayant des préoccupations identiques, de partager son expérience et de prendre du recul pour retrouver espoir et énergie.
L’ANCV (Agence nationale pour les chèques-vacances) avec son programme Seniors en vacances, permet également aux aidants familiaux ou professionnels de partir seuls dans le cadre d’un séjour de répit ; pour faciliter leur départ, ceux-ci bénéficient d’une aide financière octroyée sans conditions de ressources.

(1) Droit accordé aux personnes aidant un proche âgé dépendant âgé de plus de 60 ans, instauré par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement entrée en vigueur le 1er janvier 2016
(2) Montant 2021 (source : www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr)
(3) Après étude de leur dossier de demande